Les classiques de la littérature Africaine à lire. La liste n'est pas exhaustive. Notre objectif est de proposer des bases à ceux et celles qui veulent se doter d'une solide culture littéraire africaine.
Les deux mères de Guillaume Ismael de Dzwatama futur camionneur, (Mongo Beti)
Malgré la répudiation de sa mère, Guillaume Ismaël, un petit Africain, est sans rancune contre la nouvelle épouse de son père, une Française. Celle-ci est arrivée sans rien connaître de l’Afrique, exception faite des étudiants noirs côtoyés à l’université de Lyon au cours des années soixante.
Contre toute attente, une vive amitié se noue entre l’adolescent noir et la jeune femme blanche, déjà mère d’un nourrisson mulâtre. Mais l’Afrique, ou du moins une certaine Afrique, tourmente la nouvelle venue en lui dévoilant avec une sadique lenteur ses plaies purulentes, l’une après l’autre. L’affection la plus souvent muette de Guillaume Ismaël ne sauve pas sa belle-mère de la certitude d’être lentement mais irréversiblement rejetée. Enfin, le hasard décide de raviver du moins la passion de Marie-Pierre pour son mari, un haut magistrat africain qui lui a paru jusque-là bien falot, bien pleutre : un coup de théâtre lui révèle le visage secret d’un homme qui, en proie comme toute sa génération à mille rigueurs de l’Histoire, n’a pas hésité à défier le fatum.
La Carte d'identité (Jean-Marie Aadiaffi)
Un commandant de cercle, pas plus méchant qu'un autre, réclame à Mélédouman sa carte d'identité. Cela pourrait être l'occasion d'un récit banal, comme on en lit souvent. Mais Adiaffi dépasse l'anecdote, atteint au mythe et, dans une prose parfois éblouissante, écrit la tragédie de l'Afrique à la recherche de son âme. Avec La carte d'identité, la littérature africaine est véritablement parcourue d'un frisson nouveau.
L'Anté peuple (Sony Labou Tansi)
Citoyen exemplaire, Dadou est directeur d’une école de Kinshasa. Une terrible accusation l’aspire dans une tornade dévastatrice : sa femme et ses enfants sont tués, sa vie saccagée. Il réussit à s’échapper des lugubres geôles zaïroises et s’enfuit de l’autre côté de la rivière. Vidé de son âme, il découvre une succession de mondes désolés, rongés par la même corruption que son propre pays, les mêmes dérives politiques et guerrières.
Elle sera de Jaspe et de Corail et de corail, Journal d'une misovire (Werewere Liking)
En ce roman trois voix sont mêlées. Ecoutons celle de Lunaï, village qui végète et qui s'abîme dans une désespérance morne ; celle qui, en contrepoint, s'élève, élégiaque, célébrant une humanité autre à venir, en sa lumière, et aussi, au confluent, celle d'une femme, témoin vigilant et critique, " misovire ". Polyphonie, " entrechoc " des styles, contraste du lyrique et du satirique se fondent dans l'unité d'une oeuvre aboutie. Après Orphée-Dafric, le second roman de Werewere Liking est d'une novation formelle et thématique peut commune dans la littérature africaine, tout en s'enracinant profondément dans la tradition de l'Afrique.
Le dernier de l'empire (Sembène Ousmane)
Un récit de politique-fiction rédigé entre 1976 et 1980, qui raconte un coup d'Etat constitutionnel au Sénégal où s'affrontent Africains francophones et nationalistes bon teint.
Sahel ! Sanglante sécheresse
Sahel ! Sanglante sécheresse est le récit d'un "retour au pays natal" et d'une révolte. Retour du jeune Boua dans son village natal, Léa, mais aussi découverte de la misère des siens rendue plus atroce encore par la sécheresse qui sévit dans la contrée. Révolte des jeunes, pour la plupart lettrés, contre le pouvoir établi, un pouvoir corrompu et inique. Au coeur de la révolte, se dresse, imperturbable, le personnage de Lum, l'oncle de Boua. Il dirigera la révolte jusqu'à la victoire. Quant à Boua lui-même, au début pacifiste et conciliant, il se rallie peu à peu; écoeuré par tant de misère et d'injustice, à l'action menée par les jeunes pour le renouveau de Léa.
La trilogie romanesque. Les cancrelats, Les méduses, Les phalènes (T. U Tam'Si)
Les cancrelats, le roman qui bondit. Les méduses, le roman de la rumeur. Les phalènes, le roman des murmures.
L'univers romanesque passionné et magique d'un immense écrivain qui boitait comme un diable et écrivait comme un dieu.
Toiles d'araignée (Ibrahima Ly)
Roman réaliste inspiré par l'expérience carcérale de l'auteur. Ibrahima Ly dénonce certaines pratiques traditionnelles (le mariage forcé, etc.) et les régimes militaires au pouvoir en Afrique noire (au Mali, en particulier) dans les années 1970.
Les écailles du ciel
( Tierno Monénembo)
Choisissant l'exil dés son plus jeune âge, cet écrivain guinéen évoque dans son roman, la vie d'émigrés africains dans la province française. Usant souvent d'une langue cocasse, l'auteur joue sur les ruptures et le grotesque pour mieux dire la rupture culturelle.
Le temps de Tamango (Boubacar Boris Diop)
Au XXIe siècle, des intellectuels africains tentent une reconstitution des révoltes estudiantines et ouvrières des années 1970 dans leur pays. A travers ce roman de politique-fiction, Boubacar Boris Diop fait un bilan des années Senghor ; celles de deux décennies de fausse indépendance du Sénégal. La multiplicité des temps et des points de vue narratifs nous offre la vision à facettes d'une société en décomposition. Une critique habile d'une pernicieuse domination, culturelle et linguistique, à la façon des romanciers sud-américains...
Le Sanctuaire de Pénélope