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Il y a des écrivains qui font de leur acte d’écriture un acte de rénovation ou de réactualisation de l’histoire de leur pays pour des raisons de sa méconnaissance par la jeunesse ou simplement dans un élan d’endogénéité et de vulgarisation de la beauté de leur culture. Apollinaire AGBAZAHOU, dans Le gong a bégayé, a écrit que : « L’histoire est la torche qui éclaire les sentiers de l’avenir ». Par histoire, il entend tout ce qu’elle peut comporter de culturel, de sociologique ou d’ethnographique pour servir de boussole au présent. Le salut tumulaire de Sophie ADONON s’inscrit densément dans cette optique.
L’intrigue
Nous sommes à Cotonou, dans le vécu d’un vieux retraité addict aux jeux de hasard. Son nom : Norbert Lanmè. Il joue aux jeux de la loterie comme si sa vie en dépend et ne peut désespérément pas s’en dérober en dépit du fait qu’il chemine chaque fois avec la déveine. Postier de profession, polygame et père de plusieurs enfants, il est ce qu’on peut appeler le symbole de la persévérance, puisqu’il sacrifiera les désirs coquets de convoitise de ses deux femmes et espérances financières de ses enfants pour continuer de défier la poisse dans la loterie. Profondément désappointée et s’étant rendue à l’évidence qu’ils ne peuvent rien espérer de lui, sa famille, sous la direction inédite de ses deux femmes Dorothée et Josiane, l’expulse de sa propre maison. Consciemment ou inconsciemment, il y a des péchés que l’Afrique ne pardonne pas. Aussi clochard que soit un géniteur, les enfants en jetant les bagages de leur père dans la rue, après avoir pris copieusement soin de le huer, de le conspuer et de le traiter de « déchet humain », de « vipère » et de « père indigne », venaient ainsi de perpétrer le sacrilège ignoble qu’une progéniture ne doit jamais oser envers son ascendance. Norbert, dans la rue, sous la vue des badauds qui naturellement vivent mal le mélodrame, prit également soin de les maudire tous avant de prendre le chemin de la localité qui l’a vu naitre, la localité où il a toujours désiré vivre : Sinhoué-Zoumey.
Une fois dans sa terre natale, Norbert aura du mal à s’intégrer puisqu’il va se heurter au mur du communautarisme et à l’étanchéité de la cohésion qui caractérisent les habitants des bourgs ou des villages africains. Le citadin cotonois, quoique natif du milieu, pour avoir si longtemps coupé le fil ombilical socioculturel avec le giron ancestral, va subir le bizutage approprié dû à son statut de rapatrié avant, progressivement, de se faire accepter dans la communauté villageoise. Norbert s’intègre, lentement mais sûrement, se reconnecte aux usages coutumiers du milieu, prospère, gagne en respect ou en considération jusqu’à se faire élire Dah et convole, à nouveau, en justes noces avec sa domestique plus jeune que lui de 38 ans. Norbert en avait 55. L’âge légal de retraite en ce temps au Bénin qui coïncidait un peu plus avec le drame de son bannissement par ses propres progénitures. Et la progéniture, il décida d’en créer une autre, là, dans son village. Bénoîte-vivô, sa jeune épouse désormais, lui donna un garçon qui, mal(heureusement), s’avère être un Tohossou. Si l’autisme de Bonus, l’enfant né de l’union de Norbert avec Bénoîte, fait de lui un enfant muet, il va développer excellemment un autre langage : le langage pictural, en faisant des dessins et faisant de cet art son seul mode d’expression.
Ce nouveau mode de vie douillet ne va pas pour autant guérir Norbet de son addiction aux jeux. Sa détermination finira par payer puisqu’il va rencontrer Valentine, une estropiée chez qui il va acheter les tickets qui vont lui faire gagner le pactole : Norbert remporte 500 millions de francs CFA à la loterie. Cet argent aura une triple fonction et déterminera le dénouement très pédagogique de l’intrigue.
Primo, ce pactole tombe comme la preuve de l’annihilation d’une malédiction séculaire qui règne sur une localité de la bourgade : Sinhoué-Kpoto-Ayiwogbé. Deuxio, il a permis de réaliser des projets de modernisation du bourg et d’accomplir les nombreuses cérémonies ancestrales mises en attente faute de pécunes ou à cause de la misère ambiante des habitants de la localité. Et tertio, c’est l’argent qui va révéler à la face du monde la cupidité et la fourberie de la famille damnée de Norbert.
En effet, l’annonce de Norbert Lanmè comme gagnant d’un demi-milliard à la LNB va retentir en écho dans tout le pays. Et pendant que le bourg préparait une fête en l’honneur des morts : la fête des Egunguns. Tous les ressortissants ont été invités à venir honorer leurs ancêtres rematérialisés, la famille damnée de Norbert restée à Cotonou va profiter de ce petit flux migratoire des natifs de Sinhoué pour s’inviter à la fête. A la fin des festivités, elle refuse de partir. Ourdissent des plans perfides pour accaparer le gain de leur père. En vain.
Subitement, le vieux Norbert Lanmè meurt. Une mort naturelle selon doto, le médecin du coin. A son inhumation, Bonus sera, à la surprise générale de tous, le seul à honorer le Akpagbé, la danse mortuaire très capitale dans la culture qu’un fils doit esquisser en l’honneur à son père mort. Les fils maudits, de connivence avec leurs mères, trouveront en cette mort une aubaine ; vont repeaufiner leur plan toujours pour s’approprier de la fortune de Norbert. Et, pendant que les enfants fouillent de fond en comble les propriétés de leur père défunt, les deux mères vont vainement tenter une approche de proximité avec Bénoîte-vivô qui, depuis, vit sa viduité avec la solidarité légendaire des villageois, ainsi que le prescrit la coutume.
De guerre lasse, les dix enfants et leurs mères décident de rentrer à Cotonou pour renouer avec leur vie de misère. Mais à l’heure d’embarcation, deux téméraires parmi les enfants eurent une révélation : une dernière piste leur vint à l’esprit. Au risque de se faire lyncher par les villageois très protecteurs de l’héritage de Norbert, ils choisissent de prolonger leur séjour pour explorer cette dernière piste. Subtilement, ils trouvent le moyen d’obtenir les parfaits dessins de Bonus qui peignait tout des secrets de son père. Après recoupements, Pamphile et Rémi découvrent le lieu secret du magot : la tombe de leur père. Nuitamment, munis d’une pelle et d’une corde, ils déterrent la dépouille de leur père. Ouvrent le cercueil et, pile au moment de mettre la main sur le butin, le cadavre se lève et se met à parler : « Salut mes enfants damnés, vous venez dire un petit bonjour à votre père ? ». Le surréalisme de la situation surpassa le courage de Pamphile. Il tombe et meurt sur place, suite à une crise cardiaque inattendue. Rémi, lui, prend ses jambes à son cou en débitant des paroles qui ne trouvent leur explication que dans la démence.
Le salut tumulaire qu’on aurait pu nommer aussi Le cadavre qui parle est, au-delà de tout, un roman succulent puissamment éducatif sur les plans didactique et culturel qu’il convient d’explorer.
Un roman-essai
L’histoire de Norbert Lanmè et de ses fils maudits ressemble à un vaste prétexte dont Sophie Adonon se sert pour exposer les pratiques socioculturelles de l’aire culturelle fon. Dans une réalité aujourd’hui où les dards nocifs de la modernité et l’aliénation mentale inoculée par les religions importées sévissent, Sophie, ayant saisi l’impératif que l’Africain doit maintenir son identité culturelle, s’est investi de la mission de présentialiser nos pratiques culturelles, de les immortaliser afin de faire découvrir à la jeune génération de plus en plus déphasée de sa propre culture, les réalités qui fondent sa source originelle et qui le font. On comprend alors pourquoi le roman, avec des références bibliographiques à l’appui, est plus explicatif à plusieurs endroits que narratifs, avec une écriture qui se départit de l’intrigue pour faire l’exposé des pratiques culturelles intrinsèquement liées à l’aire géographique choisi qui constitue le cadre spatial du roman. Des pratiques culturelles qui conservent de grandes similarités avec celles qui se font dans presque toutes les régions du Bénin.
Une topographie à visée touristique
Sinhoué est une localité de la région d’Abomey. Un village dont on n’a eu connaissance du nom que par les cadres qui en émanent et qui travaillent dans les capitales politique ou économique du pays. Mais Le salut tumulaire expose cette localité. Et le lecteur sait désormais que ce coin de la commune d’Agbangnizoun est un bourg subdivisé en plusieurs localités : Sinhoué-Zoumey, Sinhoué-Kpoto ou Sinhoué-Kpoto-Ayiwogbé, Sinhoué-Zoungoudo ou Wancon. Tout une région arrosée par une rivière qui n’est pas simplement une rivière, mais aussi une divinité à l’instar de Dan : la rivière Djolodin dont le nom est expliqué dans l’œuvre en note infrapaginale et qui constitue pour la région ce que le Nil est pour l’Egypte. On voit là une topographie qui constitue un avant-goût touristique aussi bien pour les étrangers que pour les nationaux qui détiennent ainsi des bribes de connaissances géographiques sur la ville historique du Bénin.
La gastronomie
En décrivant quelques mets de cette aire culturelle avec leur appellation en fongbé, Sophie s’érige contre cette francisation à outrance de la gastronomie africaine qui caractérise le akowé béninois. Si on peut dire que le lecteur béninois maitrise déjà quelque peu le lexique tropical de cette gastronomie, la romancière l’expose davantage. C’est ainsi qu’on lit dans l’œuvre « La sauce Ayiman-founfoun », « Vitiwoun », « dékin ». Des mets dont j’invite tout le monde à découvrir la recette en lisant l’œuvre.
Le culte des morts
Le chapitre IV du roman est consacré à la nomenclature du culte des morts. Loin de toute superstition et des théories christianistes, le culte des revenants, des Egungunsou encore des Klouto est une réalité au Bénin et est la manifestation culturelle vivante de Lueur et lueur de Birago Diop. La romancière la décrit en détail et, à la page 65 du roman, on lit : « Au Bénin, la croyance aux morts, « revenants », provient des Yorubas, venus du Nigéria voisin où la tradition situe l’origine des rites funéraires au XVIe siècle ». Le culte des morts vient donc des Yorubas, une pratique cultuelle qui date du XVIe siècle. Le reste du chapitre expose tout ce qu’il faut y savoir d’autres : on sait maintenant que le cloître où séjournent les revenants s’appelle Gbalê. Le chef des Egunguns, Babalawo ou Baalê. Le nom des initiés, Malio qu’il faut distinguer des non-initiés qu’on appelle les « Ahé ». Le rôle des Malio : guider et canaliser le débordement des morts lors des démonstrations artistiques au son de « égbon », le tambour d’aisselle qui participe à la musique de l’orchestre. Puisque la toge des morts ne doit en aucun cas toucher les Ahé. Et pour le faire, les Malio se servent d’un bâton mythique appelé « Tchan ». Les noms des Egunguns se comptent par plusieurs. Le roman en cite quelques-uns. Nous avons ainsiAdékmondé, Adé, Agbannon, Akoto, Arodéyo, Adéokè-Oba, Babagougou, Djèwoun-Djèwoun, Libi-Libi et Kotchéko dont le rôle, ce dernier, est d’égayer les spectateurs. « Les Adé sont des danseurs et des jongleurs. Les Akoto incarnent les femmes » pendant que « les Kotchéko sont les chauffeurs d’ambiance qui amusent l’assistance ».
Des rituels familiaux
Le roman expose également des rituels familiaux à honorer en prélude au culte des morts, en marge de la cérémonie des Egunguns. Des rituels qui relèvent non seulement de l’organisation structurelle de la société villageoise intimement liée à la tradition, mais aussi des pratiques cultuelles qui garantissent le mieux-vivre de la communauté. Ainsi on apprend que chaque famille ou chaque collectivité détient un autel appelé Assin, représentatif des morts de la famille, où à ceux-ci de la nourriture est servie, nourriture notamment composée du sang sacrificiel d’un animal et du sodabi, la boisson fétiche des divinités. On apprend également que l’appel des Assin est précédé d’Ahanbiba, une sorte de libation de purification pour être spirituellement propre et au point devant les Ancêtres avant d’être apte à officier les cérémonies. Ensuite vient le Ka-kpikplé, un « rassemblement de nourriture confectionnée par toute la collectivité et partagée avec les Ancêtres morts ». Autres rituels : le Fa-yiyi et le To-yiyi qu’il faut découvrir en lisant le roman.
Mais le rituel familial auquel l’auteure a assez consacré des pages, dans un style plus explicatif, est le Sounkiko encore appelé Agbassayiyi. Un rituel lié à l’enfantement qui « consiste à consulter le Fa, l’oracle, pour connaitre l’Ancêtre qui a extrait la terre avec laquelle a été formée l’enveloppe corporelle du nourrisson. (…) Il s’agit de « crier à la lune » et d’interpeller, dans la nuit profonde, la mère qui vient d’enfanter. Une personne de la tribu prononce de l’extérieur le nom de la maman après avoir crié à la lune : sept fois si le bébé est une fille avant que le père ne réponde. Et neuf fois s’il est question d’un garçon. Ensuite, au petit matin, on procède à la première sortie de nouveau-né (vi-déton) que l’accouchée et la famille emmènent au « champ (gléta », au marché (ahi) d’où ils ramènent des cultures symboliques… »
Il est à noter que le Sounkiko est de deux sortes : il y a le Sounkiko pour la mère qu’on exprime par le terme « ekossou-nou-vinon » et le Sounkiko pour l’enfant appelé « Sounkiko-nouvi ». Un rituel capital dont la communauté traditionnelle ne saurait se dérober, auquel cas elle condamne le nouveau-né à voir l’équilibre de sa vie perturbé sur tous les plans.
Une réhabilitation de la mémoire du roi Adandozan et de la reine Hangbé
Le roman est également une plongée dans l’histoire des rois d’Abomey. Sophie Adonon se livre dans une exploration de la dynastie royale d’Abomey avec une manifeste volonté de réhabiliter la mémoire du roi Madogougou Adandozan, considéré comme un traître, un roi dont on attribue tous les maux séculaires du royaume. Le discours de sa réhabilitation dans ce roman est tellement éloquent qu’il vaudrait mieux le rapporter textuellement : « Contrairement aux affirmations, le roi Adandozan (fils d’Agonglo), qui régna de 1797 à 1818 n’a été sanctionné uniquement par sa cruauté, mais pour son refus de poursuivre la vente des esclaves aux Occidentaux, commerce honteux et inhumain. L’argent, à cette époque comme aujourd’hui, était le nerf de la guerre. Adandozan fut un grand roi par ses réalisations telles que la suspension du paiement du tribut au roi d’Oyo. Il a été lâché par les princes d’Abomey, Conseil du roi, pour s’être pris à leurs privilèges. Le roi Madogougou Adandozan institua l’égalité entre les citoyens par la suppression des classes sociales. Ce souverain avant-gardiste qui assura l’autosuffisance alimentaire à son peuple par le kpatin-glé, culture autour des palissades, réduisit les fastes des célébrations de la cour royale, notamment la « Cérémonie des Grandes Coutumes ». Pour toutes ces raisons, les tenants du système se sont ralliés au plus grand négrier de l’époque pour renverser Adandozan du trône, armes au poing !
La condition féminine et le lesbianisme dans nos cours royales
L’autre réalité insoupçonnée que ce roman expose et explique en détail est l’homosexualité féminine. Dans une société où le sexe est sacré et extrêmement tabouisé, il est impensable d’imaginer que des femmes auront l’audace de commettre un acte d’immoralité sexuelle plus condamnable que l’adultère. Et pourtant, Le salut tumulaire nous révèle le contraire. En effet, la femme du souverain dans la cour royale d’Abomey vivait pratiquement dans les mêmes conditions sociales qu’une Afghane. Elle n’est pas libre de ses mouvements à moins d’être accompagnée d’un eunuque. Son mari, le roi ou le prince, peut avoir le triple de son âge. Etant généralement nombreuses, (Le roman nous apprend que le roi Tégbéssou avait plus de trois cents femmes), le moment de jouir des délices du lit royal peut advenir après de nombreuses années. Aussi certaines pouvaient-elles se marier vierges et mourir vierges. Par ailleurs, l’infidélité féminine est punie d’une mort lente ponctuée d’atroces souffrances. « Deux femmes du roi Kpengla avaient été tuées pour ce motif (…). Le roi Ghézo n’échappa pas non plus à cet affront : il fit exécuter un groupe de ses épouses infidèles en les recouvrant d’huile de palme et en les livrant aux fourmis ».
Paradoxalement, cette punition implacable d’adultère chez les femmes ne concernait que les femmes roturières épouses du souverain. « Les dames du sang bleu », c’est-à-dire les princesses, « bénéficiaient d’une grande indulgence et avaient élevé l’exercice de l’adultère au rang de l’art », en raison d’une loi royale qui stipule qu’« aucun fils de Houégbadja (natif du royaume de Danhomè) n’en tue un autre ». On note là une iniquité législative face à un mal jugé immoral et sacrilège dans le traitement des questions sexuelles des femmes dans nos cours royales. Ce qui explique également que les souverains, pour assurer la continuité et garantir que le Vidaho, le prince héritier, est du sang royal, choisissaient celui-ci parmi les enfants des épouses royales issues du petit peuple. Ils avaient, parmi leurs nombreuses épouses, une favorite qui « contrôle » le roi, influence ses décisions et dont les prérogatives s’étendent parfois au-delà du royaume. Et c’est elle qui choisit parfois celle qui partagera la couche royale pendant ses moments de menstrues, les menstrues étant considérées comme une impureté, une souillure qui annihile les puissances du roi chez qui tout est vaudou et fétichisé (Lire « Les Epouses du roi » dans La naissance de Fa, l’enfant qui parle dans le ventre de sa mère de MahougnonKAKPO). Une épouse vierge qui n’est pas dans les bonnes grâces de la favorite n’aura donc aucune chance de goûter un jour à la consommation de son mariage royal.
Toutes ces conditions réunies amènent donc les épouses royales à des attouchements sexuels entre elles qui seront probablement les seuls moments de plaisirs sexuels qu’elles connaitront.
Conclusion
Plus qu’un roman, Le salut tumulaire est une plongée dans les profondeurs socioculturelles de nos royautés et de notre quotidien. Ce roman est un coup de massue aux contrecoups de la modernité à nos traditions, modernité qui phagocyte farouchement nos mémoires identitaires. Elles sont ici exhumées, remises aux goûts du jour afin que jamais l’Afrique en général et le Bénin en particulier, le vrai, ne s’éteignent.
Chrys AMEGAN